La perception poétique à l'épreuve de la pensée rationaliste dans la poésie de Léopold Sédar Senghor

Title: La perception poétique à l'épreuve de la pensée rationaliste dans la poésie de Léopold Sédar Senghor
Variant title:
  • Poetic perception put to the test of rationalist thought in the poetry of Léopold Sédar Senghor
Source document: Études romanes de Brno. 2024, vol. 45, iss. 1, pp. 252-264
Extent
252-264
  • ISSN
    2336-4416 (online)
Type: Article
Language
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Abstract(s)
Très grande est la tentation de voir se profiler un hymne à la chaleur communielle et à la confluence des civilisations dans la poésie de Léopold Sédar Senghor. Encore faut-il soutenir que la pensée humaniste à l'œuvre dans sa poésie repose pour une large part sur la conciliation des contraires, la raison et la foi entres autres, et possède, de ce fait, une dimension postmoderniste. Sa poésie traversée de bout en bout par l'élément essentiel de la culture postmoderne, en l'occurrence le principe d'altérité, s'établit comme la promesse d'une union qui ne confond pas. Si la modernité repose sur le culte de l'homogène et impose le modèle culturel né dans le giron de la pensée rationaliste au mépris des autres modèles culturels, la poésie de Senghor, à l'image de la pensée postmoderne qui « postule [le] diversel » (Gontard 2013 : 41), défend une union qui ne confond pas. Toujours est-il que cette vision forgée au nom d'une avance planétaire commune se heurte aux constructions politiques et idéologiques que les sociétés rationalistes ont inventées pour créer une hiérarchie dans le monde.
Very great is the temptation to see a hymn to communal warmth and the confluence of civilizations looming in the poetry of Léopold Sédar Senghor. It must still be maintained that the humanist thought at work in his poetry is largely based on the reconciliation of opposites, reason and faith among others, and therefore has a postmodernist dimension. His poetry, traversed from start to finish by the essential element of postmodern culture, in this case the principle of otherness, establishes itself as the promise of a union that does not confuse. If modernity is based on the cult of the homogeneous and imposes the cultural model born in the lap of rationalist thought in defiance of other cultural models, Senghor's poetry, like postmodern thought which «postulates the diverse», defends a union that does not confuse. Still, this vision forged in the name of a common planetary advance comes up against the political and ideological constructions that rationalist societies have invented to create a hierarchy in the world.
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