L'Empreinte à Crusoé de Patrick Chamoiseau – le retour symbolique au précolonialisme

Title: L'Empreinte à Crusoé de Patrick Chamoiseau – le retour symbolique au précolonialisme
Variant title:
  • Crusoe's footprint by Patrick Chamoiseau – the symbolic return to precolonialism
Source document: Études romanes de Brno. 2017, vol. 38, iss. 1, pp. 101-112
Extent
101-112
  • ISSN
    1803-7399 (print)
    2336-4416 (online)
Type: Article
Language
License: Not specified license
 

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Abstract(s)
Patrick Chamoiseau se croit non seulement l'héritier de Daniel Defoe, mais surtout le continuateur de la tradition postcoloniale de Michel Tournier ou celle insulaire et antiurbaine de Saint-John Perse. Le terme de la ville y fonctionne comme une métonymie de la civilisation coloniale. Par analogie, nous proposons le concept de la micro-ville insulaire. Ici, le plus proche entourage bâti par le protagoniste de L'Empreinte à Crusoé reflète à la fois l'influence coloniale urbaine et celle d'avant l'arrivée des européens au XVIe siècle. Nous présentons ce roman comme une tentative allégorique de rétablir les liens entre les ex-colonisés et leurs « paradis retrouvés », ainsi que de construire la civilisation homologue de celle occidentale, y compris une micro-ville. Dans notre communication nous essayerons de démontrer que, dans son récit L'Empreinte à Crusoé (2012), Patrick Chamoiseau cherche à réaliser le projet d'un retour symbolique aux temps précoloniaux sur l'île de la Martinique. La problématique postcoloniale antiesclavagiste du récent ouvrage de Patrick Chamoiseau concerne, de manière figurative, la migration des peuples colonisées du Nouveau Monde vers l'ancien monde aussi que leur retour à la terre historique. Le protagoniste autochtone, étant déçu par la vie au sein de la civilisation occidentale et inapte à la migration entre les ancien et nouveau mondes, tombe dans la folie et, ensuite, il est expulsé hors de la civilisation européenne. Laissé sur une île inhabitée, il doit se l'approprier. Le choix du temps d'action (vers les années 1635–1659) est essentiel quant à la dimension précoloniale de l'oeuvre chamoiseaunienne. En plus, étant donné que les ouvrages précédents de cet auteur concernaient l'espace spatial martiniquais, il nous semble fort possible d'indiquer les Petites Antilles en tant que lieu d'action in absentia – ce qui est davantage expliqué dans le roman. Dans son récit allégorique l'auteur martiniquais veut que son protagoniste se fasse exhéréder du fardeau de la culture européenne et qu'il se mette à vivre d'après le concept de la tabula rasa dans le nouveau milieu défavorable.
Patrick Chamoiseau is not only believed to be the inheritor of Daniel Defoe. Most of all he is considered an author who continues Michel Tournier's postcolonial literary tradition or Saint-John Perse's insular and anti-urban attitude. The notion of the city is used in Chamoiseau's fiction as the metonymy of colonial civilization. Analogically, we suggest the concept of insular "microcity". In Crosoe's Footprint, the nearest environment built by the protagonist reflects at the same time colonial urban influence and one before the arrival of Europeans in 16th century. We would like to read this novel not only in terms of allegorical attempt to restore a connection between ex-colonized people and their regained paradise, but also to build a civilization (including the concept of micro-cities), homolog to the occidental one. In our paper, we will attempt to prove that Patrick Chamoiseau, in his novel Crusoe's Footprint (2012), seeks to attain the project of a symbolic return to the pre-colonial times in Martinique. The post-colonial and antislavery questions concern, figuratively, the migrations of colonized people from The New World towards the Old World and their comeback to the historical land. The native protagonist, disappointed by living in Western civilization and unable to migrate between old and new worlds, becomes insane and, afterwards, he is thrown out of the European civilization. Left on a desert island, he is forced to appropriate the place. The choice of the temporality of the diegesis (approximately 1635–1659) is relevant in terms of the pre-colonial dimension of Chamoiseau's work. What is more, bearing in mind that previous works of the author concerned Martinique, it seems possible that the Caribbean Islands are the setting in absentia in Crusoe's Footprint – what is anyway explained in the novel. In his allegoric narrative, the Martinique author wants his protagonist to disinherit himself of European burden and to live in accordance with the concept of tabula rasa in the new unfavorable environment.
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