Facettes de la femme exilée dans les romans de Ying Chen

Title: Facettes de la femme exilée dans les romans de Ying Chen
Variant title:
  • Aspects of feminine exile in Ying Chen's novels
Author: Andrei, Carmen
Source document: The Central European journal of Canadian studies. 2019, vol. 14, iss. [1], pp. 111-126
Extent
111-126
  • ISSN
    1213-7715 (print)
    2336-4556 (online)
Type: Article
Language
License: Not specified license
Rights access
embargoed access
 

Notice: These citations are automatically created and might not follow citation rules properly.

Abstract(s)
Ma communication porte sur une auteure de l'écriture migrante, consacrée et reconnue à l'unanimité dans la littérature franco-canadienne contemporaine : Ying Chen. Dans ses romans, l'écrivaine aborde tant la thématique migrante (la double identité du sujet exilé, déchiré entre le déracinement et l'enracinement) que la thématique des études de genre (gender studies) – l'identité féminine, en quête de soi, sujet et objet soumis à la (dé)mythification, à la (dé)mystification. L'analyse des chocs des cultures – chinoise et canadienne – se conjugue avec celle du refus d'accepter les tabous relatifs à la féminité. En partant de l'idée-maîtresse que le mal du pays peut être également mal dans le pays natal j'analyserai cette forme d'exil à part qui rend les femmes des exclues, ainsi que les facettes contradictoires de la passion amoureuse. Mon corpus est formé des romans de débuts (Les lettres chinoises, 1993 et L'Ingratitude, 1995) et des plus récents (Espèces, 2010 et La rive est loin, 2012) en en survolant d'autres qui ont rapport avec la représentation de la femme exilée. Les facettes de la femme exclue sont contradictoires et complémentaires à la fois : Sassa, l'enracinée, la morte – la fille ingrate qui refuse la filiation, l'exilée dans son espèce qui devient une chatte, la fantomatique femme-mer. Les femmes de Ying Chen vivent les sévices de l'exil intérieur, connaissent une anabase et une catharsis dans un processus révélateur qui débouche sur de nouvelles perspectives existentielles, optimiste ou pessimiste, toutes deux signe d'assagissement et de réconciliation avec le soi et les autres.
This paper deals with an author of migrant writing who has been unanimously recognized in contemporary Francophone Canadian literature: Ying Chen. In her novels, Chen considers the theme of being a migrant (the double identity of the exiled subject, torn between uprooting and rooting) as well as the theme of gender studies – feminine identity, the search for the self, and the (de)mythification and (de)mystification of the subject and the object. The analysis of Canadian and Chinese culture shocks is combined with that of the refusal to accept taboos about femininity. Starting from the central idea that homesickness can be equally severe in the native country I analyse this form of exile that makes women excluded, as well as the contradictory facets of the passion of love. My corpus consists of Chen's early novels (Les lettres chinoises, 1993 and L'Ingratitude, 1995) and her most recent ones (Espèces, 2010 and La rive est loin, 2012), while also considering other works that represent exiled women. The facets of the excluded woman are at once contradictory and complementary: Sassa, the deeply rooted, the dead woman – the ungrateful daughter who rejects dependency, the exile who becomes a cat, the ghostly woman-sea. Ying Chen's women experience the cruelty of internal exile, experience an anabasis and a catharsis in a revealing process that leads to new existential perspectives, optimistic and pessimistic, both of which are a sign of healing and reconciliation with the self and others.
References
[1] Ying Chen, Les lettres chinoises, Actes Sud/Babel, Leméac Éd., 1993.

[2] Ying Chen. L'ingratitude, Actes Sud/Babel, Leméac Éd., 1995.

[3] Ying Chen. Espèces, Paris, Seuil, 2010.

[4] Ying Chen. La rive est loin, Paris, Seuil, 2012.

[5] Ying Chen. "Le tunnel", dans Annie Bergeret Curien (dir.), Alibi 2. Dialogues littéraires francochinois, Paris, Editions de la Maison des sciences de l'homme, 2005.

[6] Andrei, Carmen, "Ying Chen, Lettres chinoises", dans Pierre Morel (éd.) Parcours québécois. Introduction à la littérature du Québec, Ed. Cartier, République de Moldova, 2007, p. 180–192.

[7] Beaulé, Sophie, "Le corps en devenir et la machine de guerre : Bérard, Chen, Darrieussecq et Dufour", dans Recherches féminines, vol. 27, 1/2014, p. 129–144, disponible sur https://www.erudit.org/fr/revues/rf/2014-v27-n1-rf01435/1025419ar/

[8] Brown, Anne, "Le parcours identitaire de Danny Laferrière ou Mon Cœur est à Port-au-Prince, mon esprit à Montréal et mon corps à Miami", disponible sur http://journals.lib.unb.ca/index.php/SCL/article/view/12770/13734

[9] Greif, Hans-Jürgen, "Quelle littérature migrante?", Québec français, 145/2007, p.43–47.

[10] Labelle, Maude, "Les lieux de l'écriture migrante", Globe 101/2007, p. 37–51.

[11] Le Bras, Yvon, "Interview with Ying Chen", Lingua romana / 2016, disponible sur http://linguaromana.byu.edu/2016/05/26/interview-with-ying-chen.

[12] Lequin, Lucien, "L'appel du risque", Tessera, juin 1999, p. 67–76, disponible sur https://tessera.journals.yorku.ca/index.php/tessera/article/view/25203

[13] Parker, Gabrielle, "À mi-chemin entre deux mondes : Parcours féminin chez Ying Chen", RELIEF, no 5 (2)/2011, p. 75–87.

[14] Petkov, Yavor, "Les images de l'identité culturelle dans "Les Lettres chinoises" de Ying Chen" Единадесета конференция на нехабилитираните преподаватели и докторанти от Факултета по класически и нови филологии 2014, Sofia, Ed. Университетско издателство "Св. Климент Охридски, 2014, p. 220–225.

[15] Paterson, Janet M., Figures de l'Autre dans le roman québécois, Québec, Ed. Nota bene, 2004.

[16] Porret, Véronique, "La féminité est-elle subversive? D'une psychanalyste française à une psychanalyste chinoise", disponible sur https://www.lacanchine.com/Ch_Coll_C07_Porret_files/Porret%20V- feminite%20subversive.pdf

[17] Prada, Georgeta "L'altérité et les métamorphoses du couple en dérive dans La rive est loin de Ying Chen", Journal of Roumanian Literary Studies, 13/2018, Ed. Arhipelag XXI Press, TârguMureş, p. 926–937, disponible sur http://upm.ro/jrls/JRLS - 13/Volume - 1.pdf

[18] Savoie, Paul, "L'animal au fond de soi", Voix plurielles, 9.1 / 2012, p. 145–147, disponible sur https://journals.library.brocku.ca/index.php/.../article/.../581

[19] Sibony, Daniel, "L'entre-deux. L'origine en partage", Paris, Seuil, 1991.